"Pendant les chaudes soirées d'été, les enfants de Algonquins Ojibwés, le long des rives des lacs du Nord et dans les latitudes septentrionales, se réunissaient souvent devant le wigwam de leurs parents et s'amusaient avec des petits chants de différentes sortes, avec des cris et des danses tumultueuses. Attiré par de tels cris de joie et gambades, je sortis un soir sur une pelouse verte bordant les rives de la rivière Sainte-Marie, avec une pleine vue sur la chute, pour trouver le sens de certains de ces chants. L'air et la plaine scintillaient littéralement de la lumière phosphorescente des lucioles. À force d'attention, répétée à une ou deux occasions, j'ai attrapé la succession de mots suivante. Ils étaient adressés à cet insecte…" -traduit de Henry Rowe Schoolcraft (v. 1845)

Wau Wau Tay See! - Chansons enfantines ojibwées - Ojibwés - Mama Lisa's World en français: Comptines et chansons pour les enfants du monde entier  - Intro Image

Notes

*"En donnant la particule 'wa' ['wau' dans les paroles ci-dessus], les significations diverses de 'voleter', 's'agiter' et 'danser', l'expression indienne est totalement préservée. La particule finale 'see', dans le terme 'wa wa tai see' ['wau wau tay' voir ci-dessus], provient de la racine générique 'asee', désignant une créature vivante, ou une forme créée, non humaine. En ajoutant le préfixe 'Ahw' à la racine, nous obtenons la classe complète des quadrupèdes, et avec plume, la classe complète des oiseaux etc. Le terme algonquin ojibwé pour chandelle/bougie était 'sa koon ain je gun' et est littéralement rendu par ses éléments –'instrument à flamme blanche brillante'. C'est par ce caractère très concret de ses mots composés que de si nombreux sens résultent de quelques mots et qu'une si considérable latitude est donnée généralement aux mots indiens." – traduit de Henry Rowe Schoolcraft

Traduction littéraire de Henry Rowe Schoolcraft:

Fire-fly, fire-fly, bright little thing,
Light me to bed and my song I will sing;
Give me your light, as you fly o'er my head,
That I may merrily go to my bed.

Give me your light o'er the grass as you creep,
That I may joyfully go to my sleep;
Come, little fire-fly, come little beast,
Come! and I'll make you to-morrow a feast.

Come, little candle, that flies as I sing,
Bright little fairy-bug, night's little king;
Come and I'll dance, as you guide me along;
Come and I'll pay you, my bug, with a song.

Traduction française littérale :

Luciole, luciole, petite chose brillante,
Éclaire-moi jusqu'au lit et ma chanson je chanterai ;
Donne-moi ta lumière quand tu voles au-dessus de ma tête,
Pour que je puisse gaiment aller à mon lit.

Donne-moi ta lumière sur l'herbe quand tu rampes,
Pour que je puisse joyeusement aller dormir ;
Viens, petite luciole, viens petite bête,
Viens, et demain je te ferai la fête.

Viens, petite chandelle qui vole quand je chante,
Petite fée-bestiole brillante, petit roi de la nuit ;
Viens et je danserai pendant que tu me guides,
Viens et je te paierai, ma bestiole, de ma chanson.

On peut trouver une version de ce chant en tant qu'extrait dans le poème épique de Longfellow "The Song of Hiawatha" comme suit :

Saw the fire-fly, Wah-wah-taysee,
Flitting through the dusk of evening,
With the twinkle of its candle
Lighting up the brakes and bushes,
And he sang the song of children,
Sang the song Nokomis taught him:
"Wah-wah-taysee, little fire-fly,
Little, flitting, white-fire insect,
Little, dancing, white-fire creature,
Light me with your little candle,
Ere upon my bed I lay me,
Ere in sleep I close my eyelids!"


Traduction française littérale

J'ai vu la luciole, Wah-wah-taysee,
Voletant dans le crépuscule du soir,
Avec le clignotement de sa chandelle,
Éclairant les fougères et les buissons,
Et elle chantait la chanson des enfants,
Chantait la chanson que Nokomis lui a apprise :
"Wah-wah-taysee, petite luciole,
Petit insecte voletant et au feu blanc,
Petite créature dansante et au feu blanc,
Éclaire-moi avec ta petite chandelle,
Avant que sur mon lit je me couche,
Avant que dans le sommeil, je ferme mes paupières !"

Commentaires

Il n'y avait pas de métrique, du moins au caractère régulier, c'étaient des improvisations au hasard d'enfants d'humeur joyeuse." -Henry Rowe Schoolcraft

Remerciements

On peut trouver cette chanson dans le livre "The Indian in His Wigwam" (1848) de Henry Rowe Schoolcraft.

"Henry Rowe Schoolcraft était un géographe, géologue et ethnologue américain fameux pour ses études précoces des cultures indiennes ainsi que pour son expédition de 1832 à la source du Mississippi. Il a servi en tant qu'agent des États-Unis auprès des peuples premiers d'Amérique pour une période débutant en 1822 dans le Michigan où il épousa Jane Johnston, fille métissée d'un important marchand de fourrures irlando-écossais et d'une mère Ojibwée qui était la fille d'un chef de guerre. Elle lui a appris la langue ojibwée et beaucoup de sa culture maternelle. Ils ont eu plusieurs enfants, dont deux survécurent après l'enfance. Elle est maintenant reconnue comme la première auteure littéraire indienne des États-Unis." – extrait et/ou traduit de Wikipedia

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